Le chat dit au serpent : « Pourquoi tu te traînes comme ça sur le ventre ? Tu ne peux donc pas sauter, bondir comme tout le monde, grimper aux arbres en y plantant tes griffes et puis quand ça te prend, faire le gros dos ? »
Le serpent n’a pas répondu.
Le chat en a conclu que le serpent le méprisait ou bien, qu’animal inférieur, il était trop bête pour s’élever jusqu’à des considérations aussi métaphysiques. Alors, souverainement hautain, comme un chat ordinaire, il a passé son chemin.
Le serpent a ricané. Bien que, contre toute idée reçue et contre toute attente, il comprenne parfaitement la langue chat, il avait préféré ne pas entrer dans des argumentations abstruses sur le droit à la différence.
Sans sortir les mains de ses poches, il a haussé les épaules et est rentré chez lui en sifflotant entre ses dents.
17 08 03
2014
Edition Mélibée
392 pages
Pour Jean Durier-Le Roux, lors de son activité professionnelle, le plus grand moment de plaisir jubilatoire quotidien, c'était la cantine. Là, avec une demi-douzaine de galapiats de son espèce, il refaisait le monde. Et puis, la retraite est arrivée : plus de débats dialectiques passionnés. Alors, en toute humilité, il a décidé d'écrire ce qu'il aurait pu défendre véhémentement. Un nouveau problème s'est présenté. Jean Durier-Le Roux s'est souvenu du devoir de philosophie inhérent à la classe de terminale : « Peut-on penser par soi-même ». Il essaie. Ça, pour essayer, il essaie. Même, parfois, il a l'impression d'y arriver... Et là, son narcissisme s'en trouve revalorisé. De quoi se préoccupe-t-il ? A priori de n'importe quoi. Toutefois, il faut bien l'avouer, les sujets liés à la situation sociopolitique reviennent de façon récurrente. Est-ce à regretter ? Aristote, dans le premier chapitre de l'Éthique à Nicomaque, montre que le plus haut niveau de réflexion philosophique que l'on puisse avoir est celui qui concerne le politique. Alors, si c'est Aristote qui le dit...
Marie-Claude (jeudi, 10 mars 2016 07:19)
à la vivacité de l'un s'oppose souvent la ruse de l'autre ... on ne nous apprend pas à se méfier de tout, pourtant il semble que la "confiance" soit de mise ... d'où l'intérêt du "libre-arbitre"
amitié .
Coulon Gisèle (dimanche, 10 janvier 2016 18:13)
,bien beau résumé. On dirait du Prévert
marie-claude (mardi, 05 janvier 2016 08:24)
sauf que le chat souvent s'amuse de sa proie ... que le serpent sournois emporte le combat ... ces deux là sont des "sages" !
amitié .