Analyser, décrire, dénoncer, stigmatiser, c'est bien. C'est même très bien. Cela dénote une capacité à prendre du recul, à ne pas se laisser berner par des idées reçues, par un consensus reconnu et admis. Mais s'en tenir à ça, c'est stérile.
Dire que l'on a mal aux pieds parce qu'ils sont à l'étroit, c'est bien. Mais ne pas envisager de changer de chaussures, vous m'accorderez que c'est un peu benêt.
Manifester pour se plaindre que la soupe est mauvaise, c'est bien... C'est courageux. Mais ne pas proposer une autre recette, c'est vain.
Dénoncer quoi que ce soit en attendant qu'une solution toute trouvée tombe du ciel par la grâce d'on ne sait trop quel sauveur suprême, c'est inefficace. Et c'est inefficace parce que le susdit sauveur suprême, s'il n'a rien fait jusque là, c'est précisément parce que: ou bien il ne le savait pas et dans ce cas on ne peut pas dire que ce soit un bon sauveur suprême ou bien, il le savait mais il n'en a pas envie.
Dans cette partie de mon exploration, je me donne pour mission de proposer des remèdes. Je ne dis pas que j'ai forcément raison sur tout mais j'essaie de trouver des solutions.
Eh! si personne ne tente rien et que moi je propose un tout petit quelque chose, même pas très définitif, c'est déjà mieux.
Vous ne croyez pas, vous, qu'un tout petit peu, c'est mieux que rien?
2014
Edition Mélibée
392 pages
Pour Jean Durier-Le Roux, lors de son activité professionnelle, le plus grand moment de plaisir jubilatoire quotidien, c'était la cantine. Là, avec une demi-douzaine de galapiats de son espèce, il refaisait le monde. Et puis, la retraite est arrivée : plus de débats dialectiques passionnés. Alors, en toute humilité, il a décidé d'écrire ce qu'il aurait pu défendre véhémentement. Un nouveau problème s'est présenté. Jean Durier-Le Roux s'est souvenu du devoir de philosophie inhérent à la classe de terminale : « Peut-on penser par soi-même ». Il essaie. Ça, pour essayer, il essaie. Même, parfois, il a l'impression d'y arriver... Et là, son narcissisme s'en trouve revalorisé. De quoi se préoccupe-t-il ? A priori de n'importe quoi. Toutefois, il faut bien l'avouer, les sujets liés à la situation sociopolitique reviennent de façon récurrente. Est-ce à regretter ? Aristote, dans le premier chapitre de l'Éthique à Nicomaque, montre que le plus haut niveau de réflexion philosophique que l'on puisse avoir est celui qui concerne le politique. Alors, si c'est Aristote qui le dit...