Bridés depuis longtemps par trop d'obéissance,
Nous attendons sans fin que vienne le matin.
Nous nous laissons mener en serviles pantins
Ayant abandonné le goût de l'espérance.
Nous croyons que les grands, du haut de leur puissance,
Nous verseront, un jour, un peu de leur festin
Mais ils gardent pour eux l'ampleur de leur butin
Et nous restons prostrés au fond de notre enfance.
Ne voulant que hisser, plus haut, leurs avantages,
Ils ricanent, entre eux, au seul mot de partage.
C'est de notre faute si l'on plie le genou.
Ceux qui nous guideront ne seront plus les autres;
Notre émancipation ne dépend que de nous;
Les projets pour après doivent être les nôtres.
21 06 16
2014
Edition Mélibée
392 pages
Pour Jean Durier-Le Roux, lors de son activité professionnelle, le plus grand moment de plaisir jubilatoire quotidien, c'était la cantine. Là, avec une demi-douzaine de galapiats de son espèce, il refaisait le monde. Et puis, la retraite est arrivée : plus de débats dialectiques passionnés. Alors, en toute humilité, il a décidé d'écrire ce qu'il aurait pu défendre véhémentement. Un nouveau problème s'est présenté. Jean Durier-Le Roux s'est souvenu du devoir de philosophie inhérent à la classe de terminale : « Peut-on penser par soi-même ». Il essaie. Ça, pour essayer, il essaie. Même, parfois, il a l'impression d'y arriver... Et là, son narcissisme s'en trouve revalorisé. De quoi se préoccupe-t-il ? A priori de n'importe quoi. Toutefois, il faut bien l'avouer, les sujets liés à la situation sociopolitique reviennent de façon récurrente. Est-ce à regretter ? Aristote, dans le premier chapitre de l'Éthique à Nicomaque, montre que le plus haut niveau de réflexion philosophique que l'on puisse avoir est celui qui concerne le politique. Alors, si c'est Aristote qui le dit...