Leur plaisir unique est de ravager.
Ils errent en bandes d'âme guerrière.
N'ayant rien reçu, rien à partager,
Ils évacuent leur haine meurtrière,
Croyant porter une vengeance altière.
Se sentant exclus de la moindre richesse,
Ils brisent et brûlent avec allégresse.
Leur rêve de vie ne peut aboutir
Qu'en déchiquetant ce qui les agresse.
Détruire est plus aisé que de bâtir.
De violence extrême étant enragés,
Ils cherchent en consécration dernière
Le conflit sanglant, se disant outragés.
Armés de gourdins et de lance pierres,
Ils dévoient l'acte révolutionnaire.
Ce qu'ils aiment en ineffable liesse,
C'est la bagarre , le choc, la rudesse.
Sans finalité et sans repentir.
Leur combat est sans projet qui les presse.
Détruire est plus aisé que de bâtir.
Leurs seuls bonheurs de tout endommager
Ne sont que provocation coutumière.
N'avoir d'autres but que de saccager,
Frapper et cogner en hargne incendiaire,
Renforce les exaction policières
Simples diviseurs par leur maladresse,
Ils effraient les gens qui contre eux se dressent
L'état, prétendant les anéantir,
Pourra justifier sa scélératesse
Détruire est plus aisé que de bâtir.
Peuples excédés de tant de détresse,
Chassons de nos rangs ce qui brise ou qui blesse
En les protégeant, nous pourrions pâtir
Et payer pour eux toutes leurs bassesses.
Détruire est plus aisé que de bâtir.
21 05 16
2014
Edition Mélibée
392 pages
Pour Jean Durier-Le Roux, lors de son activité professionnelle, le plus grand moment de plaisir jubilatoire quotidien, c'était la cantine. Là, avec une demi-douzaine de galapiats de son espèce, il refaisait le monde. Et puis, la retraite est arrivée : plus de débats dialectiques passionnés. Alors, en toute humilité, il a décidé d'écrire ce qu'il aurait pu défendre véhémentement. Un nouveau problème s'est présenté. Jean Durier-Le Roux s'est souvenu du devoir de philosophie inhérent à la classe de terminale : « Peut-on penser par soi-même ». Il essaie. Ça, pour essayer, il essaie. Même, parfois, il a l'impression d'y arriver... Et là, son narcissisme s'en trouve revalorisé. De quoi se préoccupe-t-il ? A priori de n'importe quoi. Toutefois, il faut bien l'avouer, les sujets liés à la situation sociopolitique reviennent de façon récurrente. Est-ce à regretter ? Aristote, dans le premier chapitre de l'Éthique à Nicomaque, montre que le plus haut niveau de réflexion philosophique que l'on puisse avoir est celui qui concerne le politique. Alors, si c'est Aristote qui le dit...