Soumis, soyons un bon peuple docile.
Pour être bien vu ne réclamons rien.
Traînés dans la boue, pire que des chiens,
Sachons arborer des gestes serviles.
La tête penchée, pauvre être fragile,
Ne tentons jamais de rompre nos liens.
Que le dos courbé soit notre maintien,
Murmurant tout bas des vœux infantiles.
Avec le mépris dont ils sont parés,
Les grands, du haut de leurs coffres dorés,
Ignorent nos aigreurs acétiques.
Toujours mieux nantis grâce à nos efforts,
Les maîtres régneront plus magnifiques
En décidant de nos vies ou nos morts.
14 12 15
2014
Edition Mélibée
392 pages
Pour Jean Durier-Le Roux, lors de son activité professionnelle, le plus grand moment de plaisir jubilatoire quotidien, c'était la cantine. Là, avec une demi-douzaine de galapiats de son espèce, il refaisait le monde. Et puis, la retraite est arrivée : plus de débats dialectiques passionnés. Alors, en toute humilité, il a décidé d'écrire ce qu'il aurait pu défendre véhémentement. Un nouveau problème s'est présenté. Jean Durier-Le Roux s'est souvenu du devoir de philosophie inhérent à la classe de terminale : « Peut-on penser par soi-même ». Il essaie. Ça, pour essayer, il essaie. Même, parfois, il a l'impression d'y arriver... Et là, son narcissisme s'en trouve revalorisé. De quoi se préoccupe-t-il ? A priori de n'importe quoi. Toutefois, il faut bien l'avouer, les sujets liés à la situation sociopolitique reviennent de façon récurrente. Est-ce à regretter ? Aristote, dans le premier chapitre de l'Éthique à Nicomaque, montre que le plus haut niveau de réflexion philosophique que l'on puisse avoir est celui qui concerne le politique. Alors, si c'est Aristote qui le dit...