Plus tard,
Quand je serai grand,
J'aurai une maison.
Petite.
Avec plein de grandes pièces
Vides, aux meubles lourds.
Avec des planchers cirés
Et des machins
Pendus aux poutres.
Avec l'odeur du chèvrefeuille
Ou du muguet.
Et nous y serons bien.
Il y aura de la musique qui sortira des murs
A tous moments du jour,
Et du silence
Pour écouter.
Et nous écouterons le silence
Et la musique.
Plus loin, un potager
Avec plein de carottes
Des choux et des patates
Et puis tout ce qu'il faut.
La menthe et le persil
Cerfeuil et ciboulette.
Le soir, quand l'air s'enflammera
Quand les insectes volants
Iront incandescents
De lumière penchée,
Nous regarderons gambader
Au bord de la rivière
Nos animaux familiers
En cornes et crinières.
19 06 95
Pour Jean Durier-Le Roux, lors de son activité professionnelle, le plus grand moment de plaisir jubilatoire quotidien, c'était la cantine. Là, avec une demi-douzaine de galapiats de son espèce, il refaisait le monde. Et puis, la retraite est arrivée : plus de débats dialectiques passionnés. Alors, en toute humilité, il a décidé d'écrire ce qu'il aurait pu défendre véhémentement. Un nouveau problème s'est présenté. Jean Durier-Le Roux s'est souvenu du devoir de philosophie inhérent à la classe de terminale : « Peut-on penser par soi-même ». Il essaie. Ça, pour essayer, il essaie. Même, parfois, il a l'impression d'y arriver... Et là, son narcissisme s'en trouve revalorisé. De quoi se préoccupe-t-il ? A priori de n'importe quoi. Toutefois, il faut bien l'avouer, les sujets liés à la situation sociopolitique reviennent de façon récurrente. Est-ce à regretter ? Aristote, dans le premier chapitre de l'Éthique à Nicomaque, montre que le plus haut niveau de réflexion philosophique que l'on puisse avoir est celui qui concerne le politique. Alors, si c'est Aristote qui le dit...