Vêtement sérieux
Et chaussettes blanches,
Tout est pour le mieux;
Chacun sur sa branche;
Les gens biens sont bons.
Chemise d'été
Couleur de bonbon:
C'est la liberté
Elle tourne et tourne et tourne
Et s'envole et vole et folle s'affole
La ronde folle
Des empêcheurs de tourner en rond.
Avec des amis,
Au fond du jardin,
Tous gens bien appris,
Autour d'un rondin,
On fait des grillades
Et, sans abuser,
C'est la rigolade;
On sait s'amuser.
Dans la gravité,
On parle du monde
Qu'il faut éviter.
La misère abonde.
On sait que là-bas
L'injustice est grande.
Là-bas on abat
En troupe et en bandes.
Elle tourne et tourne et tourne
Et s'envole et vole et folle s'affole
La ronde folle
Des empêcheurs de tourner en rond.
Il ne faut jamais
Railler les notables.
On dresse les mets,
On se met à table.
Un peu de saucisse?
Pour les spadassins.
Une aile ou la cuisse?
Pour les assassins.
On ne rira pas
Des grands argentiers,
Du grand qui frappa,
Des grands égoutiers,
Des grands assesseurs,
Des grands janissaires,
Des grands dépenseurs,
Et des grands faussaires.
Elle tourne et tourne et tourne
Et s'envole et vole et folle s'affole
La ronde folle
Des empêcheurs de tourner en rond.
Dans notre canton,
Nous sommes bien mis
Et nous écoutons,
En gens bien soumis,
Monsieur le curé
Monsieur le notaire
Et presse purée
Et monsieur le maire
Tous très respectables,
Tous très délicieux,
Tous très honorables,
Tous très ambitieux.
Pour le bien publique
On est bénévole
Et même on s'applique
A des tâches molles
Elle tourne et tourne et tourne
Et s'envole et vole et folle s'affole
La ronde folle
Des empêcheurs de tourner en rond.
Mais il est des gens
Revendicatifs,
Contre notre argent
Bien vindicatifs.
Ils crient au scandale,
Se moquent de nous,
Ce sont des Vandales
Qu'on met à genoux.
Il faut les réduire,
Les exterminer,
Et puis les détruire
Pour en terminer.
Ceux qui nous dénient,
Quand on hurlera,
Les mauvais esprits,
On les brûlera.
Elle tourne et tourne et tourne
Et s'envole et vole et folle s'affole
La ronde folle
Des empêcheurs de tourner en rond.
15/01/97
2014
Edition Mélibée
392 pages
Pour Jean Durier-Le Roux, lors de son activité professionnelle, le plus grand moment de plaisir jubilatoire quotidien, c'était la cantine. Là, avec une demi-douzaine de galapiats de son espèce, il refaisait le monde. Et puis, la retraite est arrivée : plus de débats dialectiques passionnés. Alors, en toute humilité, il a décidé d'écrire ce qu'il aurait pu défendre véhémentement. Un nouveau problème s'est présenté. Jean Durier-Le Roux s'est souvenu du devoir de philosophie inhérent à la classe de terminale : « Peut-on penser par soi-même ». Il essaie. Ça, pour essayer, il essaie. Même, parfois, il a l'impression d'y arriver... Et là, son narcissisme s'en trouve revalorisé. De quoi se préoccupe-t-il ? A priori de n'importe quoi. Toutefois, il faut bien l'avouer, les sujets liés à la situation sociopolitique reviennent de façon récurrente. Est-ce à regretter ? Aristote, dans le premier chapitre de l'Éthique à Nicomaque, montre que le plus haut niveau de réflexion philosophique que l'on puisse avoir est celui qui concerne le politique. Alors, si c'est Aristote qui le dit...
Marie-Claude (dimanche, 28 février 2016)
ouah ! comme TOUT est bien dit !
amitié .