Cui-cui, voyez le cui-cui !
II est là, quelle nouvelle !
Le petit oiseau joli.
Est-il tombé, cette nuit,
De son nid, sous la tonnelle ?
Cui-cui, voyez le cui-cui !
Rayon d'étoile pâli,
Il erre dans la ruelle
Le petit oiseau joli.
Il lorgne, son œil luit,
Sourire plein d'étincelle,
Cui-cui, voyez le cui-cui !
Il quête d'un ton poli
Et sa demande est réelle,
Le petit oiseau joli.
Mais il a peur, il s'enfuit.
Sa hardiesse chancelle.
Cui-cui, voyez le cui-cui !
Filant, courage aboli,
Il piaille agitant ses ailes,
Le petit oiseau joli.
Ses plumes, de tant de bruit
Ebouriffées, crissent-elles ?
Cui-cui, voyez le cui-cui !
Puis, par jeu, il démolit.
Soudain, puissance rebelle,
Le petit oiseau joli,
Il règne en des lieus détruits.
Aigle vengeur, il s'en mêle
Cui-cui, voyez le cui-cui.
Perdu en ses éboulis,
Sa confiance est infidèle.
Le petit oiseau joli.
Le sort se moque de lui,
Mésaventure cruelle,
Cui-cui, voyez le cui-cui !
Et sa folie s'amollit ;
Tout éperdu, il appelle,
Le petit oiseau joli.
Pour son essence trop frêle,
Chantons cette villanelle :
Cui-cui, voyez le cui-cui !
Le petit oiseau joli.
03 07 99
2014
Edition Mélibée
392 pages
Pour Jean Durier-Le Roux, lors de son activité professionnelle, le plus grand moment de plaisir jubilatoire quotidien, c'était la cantine. Là, avec une demi-douzaine de galapiats de son espèce, il refaisait le monde. Et puis, la retraite est arrivée : plus de débats dialectiques passionnés. Alors, en toute humilité, il a décidé d'écrire ce qu'il aurait pu défendre véhémentement. Un nouveau problème s'est présenté. Jean Durier-Le Roux s'est souvenu du devoir de philosophie inhérent à la classe de terminale : « Peut-on penser par soi-même ». Il essaie. Ça, pour essayer, il essaie. Même, parfois, il a l'impression d'y arriver... Et là, son narcissisme s'en trouve revalorisé. De quoi se préoccupe-t-il ? A priori de n'importe quoi. Toutefois, il faut bien l'avouer, les sujets liés à la situation sociopolitique reviennent de façon récurrente. Est-ce à regretter ? Aristote, dans le premier chapitre de l'Éthique à Nicomaque, montre que le plus haut niveau de réflexion philosophique que l'on puisse avoir est celui qui concerne le politique. Alors, si c'est Aristote qui le dit...