Les vacanciers se promènent.
Où vont-ils ?
Je ne sais pas.
Eux non plus, d'ailleurs.
Ils vont par là.
Ils vont, juste un peu, par là.
Pas bien loin.
La nuit va tomber et l'air fraîchit.
Ils vont par là.
Chez eux, ils ne peuvent pas.
Alors ils en profitent ;
Surtout qu'il ne pleut pas.
Alors, ils vont faire un tour.
Ils vont, un peu, par là.
Tout à l'heure, ils reviendront.
Ils auront passé un moment ;
Et ils iront au lit.
Demain, ils recommenceront.
Ils iront encore par là ;
Ils repasseront des moments :
Comme ça,
Pour rien,
En attendant,
En attendant l'heure du repos,
En attendant demain,
En attendant la fin des vacances,
En attendant la fin de l'été,
En attendant la fin de l'année,
En attendant la fin.
14 08 99
2014
Edition Mélibée
392 pages
Pour Jean Durier-Le Roux, lors de son activité professionnelle, le plus grand moment de plaisir jubilatoire quotidien, c'était la cantine. Là, avec une demi-douzaine de galapiats de son espèce, il refaisait le monde. Et puis, la retraite est arrivée : plus de débats dialectiques passionnés. Alors, en toute humilité, il a décidé d'écrire ce qu'il aurait pu défendre véhémentement. Un nouveau problème s'est présenté. Jean Durier-Le Roux s'est souvenu du devoir de philosophie inhérent à la classe de terminale : « Peut-on penser par soi-même ». Il essaie. Ça, pour essayer, il essaie. Même, parfois, il a l'impression d'y arriver... Et là, son narcissisme s'en trouve revalorisé. De quoi se préoccupe-t-il ? A priori de n'importe quoi. Toutefois, il faut bien l'avouer, les sujets liés à la situation sociopolitique reviennent de façon récurrente. Est-ce à regretter ? Aristote, dans le premier chapitre de l'Éthique à Nicomaque, montre que le plus haut niveau de réflexion philosophique que l'on puisse avoir est celui qui concerne le politique. Alors, si c'est Aristote qui le dit...