Où es-tu, Brunehilde ?
Tes chevaux exaltés parcourent encore,
Des roches aux ravins,
Les monts dont la fracture arrache les nuées
A la lune des nuits ?
Tes longs cheveux de jais, volant sur ton armure
De sombre acier bruni,
Laissent-ils toujours voir à tes yeux d'obsidienne
La fureur que tu hais ?
Où es-tu, Brunehilde ?
Tes chevaux exaltés s'enfoncent-ils encore
Dans les marais hagards
Dont les brumes blafardes dissolvent les pas
Des matins égarés ?
Tes longs cheveux de lin glissent sur ton armure
D'argent damasquiné
Où ta lance de glace et tes yeux d'émeraude
Reflètent leur regret.
Où es-tu, Brunehilde ?
Tes chevaux exaltés attisent-ils encore
Les incendies hurlants ?
Toi qui devenue femme dans ton choix béant
Rompt la fatalité ...
Tes longs cheveux de flamme embrasent ton armure
De cuivre martelé,
Et ton destin de sang, dans tes yeux de rubis,
Outrepasse les dieux.
23/01/96
2014
Edition Mélibée
392 pages
Pour Jean Durier-Le Roux, lors de son activité professionnelle, le plus grand moment de plaisir jubilatoire quotidien, c'était la cantine. Là, avec une demi-douzaine de galapiats de son espèce, il refaisait le monde. Et puis, la retraite est arrivée : plus de débats dialectiques passionnés. Alors, en toute humilité, il a décidé d'écrire ce qu'il aurait pu défendre véhémentement. Un nouveau problème s'est présenté. Jean Durier-Le Roux s'est souvenu du devoir de philosophie inhérent à la classe de terminale : « Peut-on penser par soi-même ». Il essaie. Ça, pour essayer, il essaie. Même, parfois, il a l'impression d'y arriver... Et là, son narcissisme s'en trouve revalorisé. De quoi se préoccupe-t-il ? A priori de n'importe quoi. Toutefois, il faut bien l'avouer, les sujets liés à la situation sociopolitique reviennent de façon récurrente. Est-ce à regretter ? Aristote, dans le premier chapitre de l'Éthique à Nicomaque, montre que le plus haut niveau de réflexion philosophique que l'on puisse avoir est celui qui concerne le politique. Alors, si c'est Aristote qui le dit...