Lorsque, parvenus au bord du précipice,
Les hommes déçus regardent l’horizon,
Ils laissent, au feu, les ultimes tisons
Mourir doucement en dernier sacrifice.
Nus devants la nuit, sans aucun artifice
Ils rêvent un peu d’un peu de déraison
Vers le souvenir ému de leurs maisons
Où la vie était gravée en frontispice.
En guise d’espoir d’un matin convivial,
Ils sont aveuglés par l’avenir trivial
Qui rode autour d’eux en brume maléfique.
L’âpre déception est là qui les enchaîne ;
Ils sont pétrifiés d’amertume tragique
N’osant deviner ce que seront leurs peines.
Turin 1er juin 2012
Pour Jean Durier-Le Roux, lors de son activité professionnelle, le plus grand moment de plaisir jubilatoire quotidien, c'était la cantine. Là, avec une demi-douzaine de galapiats de son espèce, il refaisait le monde. Et puis, la retraite est arrivée : plus de débats dialectiques passionnés. Alors, en toute humilité, il a décidé d'écrire ce qu'il aurait pu défendre véhémentement. Un nouveau problème s'est présenté. Jean Durier-Le Roux s'est souvenu du devoir de philosophie inhérent à la classe de terminale : « Peut-on penser par soi-même ». Il essaie. Ça, pour essayer, il essaie. Même, parfois, il a l'impression d'y arriver... Et là, son narcissisme s'en trouve revalorisé. De quoi se préoccupe-t-il ? A priori de n'importe quoi. Toutefois, il faut bien l'avouer, les sujets liés à la situation sociopolitique reviennent de façon récurrente. Est-ce à regretter ? Aristote, dans le premier chapitre de l'Éthique à Nicomaque, montre que le plus haut niveau de réflexion philosophique que l'on puisse avoir est celui qui concerne le politique. Alors, si c'est Aristote qui le dit...