Déjà, le jour est déployé.
Eveillé,
Mais pas encore levé,
Je te regarde.
Je te regarde dormir
Et je suis étonné.
Je ne comprends pas.
Je ne comprends pas pourquoi je te regarde
Ni pourquoi je peux te regarder.
Non.
Je ne fais que constater
Que je regarde ton incompréhensible beauté
Et que je ne peux faire que te regarder
Dormir.
Calme et repos
Rien.
Bientôt, tu vas te lever.
Tu vas t’occuper de toutes choses
Et de chacun.
Mille soucis vont te solliciter
Tu vaqueras aux tâches
Que la vie va te proposer,
Et comme ça toute la journée.
Mais pour le moment,
Ce n’est pas commencé.
Tu dors,
Et je regarde ton sommeil
Attentivement,
Evidemment,
Goulûment,
Sans trop bouger
Pour ne pas te réveiller :
Instant suspendu
Dans l’insolence de ta magique unicité.
Yaoundé 28 11 00
2014
Edition Mélibée
392 pages
Pour Jean Durier-Le Roux, lors de son activité professionnelle, le plus grand moment de plaisir jubilatoire quotidien, c'était la cantine. Là, avec une demi-douzaine de galapiats de son espèce, il refaisait le monde. Et puis, la retraite est arrivée : plus de débats dialectiques passionnés. Alors, en toute humilité, il a décidé d'écrire ce qu'il aurait pu défendre véhémentement. Un nouveau problème s'est présenté. Jean Durier-Le Roux s'est souvenu du devoir de philosophie inhérent à la classe de terminale : « Peut-on penser par soi-même ». Il essaie. Ça, pour essayer, il essaie. Même, parfois, il a l'impression d'y arriver... Et là, son narcissisme s'en trouve revalorisé. De quoi se préoccupe-t-il ? A priori de n'importe quoi. Toutefois, il faut bien l'avouer, les sujets liés à la situation sociopolitique reviennent de façon récurrente. Est-ce à regretter ? Aristote, dans le premier chapitre de l'Éthique à Nicomaque, montre que le plus haut niveau de réflexion philosophique que l'on puisse avoir est celui qui concerne le politique. Alors, si c'est Aristote qui le dit...