Je ne sais pas pourquoi,
Je ne fais pas exprès,
Même,
J'essaie de m'y plier
Mais j'ai vraiment du mal.
Non,
Je ne sais pas pourquoi
Je n'aime pas la bêtise.
Elle m'est pénible,
Voire désagréable.
Cela m'ennuie
Et me fait du mal.
Quand je suis obligé de la supporter
Plus qu'à l'accoutumé,
J'ai du mal à me remettre,
Elle m'attriste et m'afflige
Et je suis malheureux
Pendant un certain temps.
Pourtant, je sais bien qu'elle fait partie
Du milieu ambiant
Et qu'on n'y peut rien...
Comme la pluie.
Mais, la pluie,
On la contrôle mieux.
On peut l'éviter
En ne sortant pas,
En prenant un parapluie,
En s'habillant en conséquence.
De plus, on la voit arriver.
Et puis surtout, la pluie,
Avec la météo, on sait
Quand ça va s'arrêter ;
Et même si on ne sait pas,
On sait qu'un jour ou l'autre
Il fera beau
Et qu'on pourra en profiter,
Qu'on pourra respirer,
Rire,
Et jouir d'un peu de félicité.
Mais la bêtise,
C'est permanent.
Et la bêtise,
Elle attaque de façon pernicieuse
Et précisément à un moment
Où on avait baissé la garde.
On n'y pensait plus.
On avait laissé filtrer
Un sourire de générosité
Et pan !
Sur le nez.
Insidieuse et sordide,
Elle est là.
On l'avait oubliée. Mais elle,
A notre bon souvenir,
Elle a su se rappeler.
Comme ça, sans prévenir.
Avec son indicible pérennité.
Je sais
C'est comme ça. Je sais
Et j'y suis habitué.
Mais même habitué,
Je ne sais pas si je pourrai un jour
M'en accommoder.
Saint Denis le15 12 00
2014
Edition Mélibée
392 pages
Pour Jean Durier-Le Roux, lors de son activité professionnelle, le plus grand moment de plaisir jubilatoire quotidien, c'était la cantine. Là, avec une demi-douzaine de galapiats de son espèce, il refaisait le monde. Et puis, la retraite est arrivée : plus de débats dialectiques passionnés. Alors, en toute humilité, il a décidé d'écrire ce qu'il aurait pu défendre véhémentement. Un nouveau problème s'est présenté. Jean Durier-Le Roux s'est souvenu du devoir de philosophie inhérent à la classe de terminale : « Peut-on penser par soi-même ». Il essaie. Ça, pour essayer, il essaie. Même, parfois, il a l'impression d'y arriver... Et là, son narcissisme s'en trouve revalorisé. De quoi se préoccupe-t-il ? A priori de n'importe quoi. Toutefois, il faut bien l'avouer, les sujets liés à la situation sociopolitique reviennent de façon récurrente. Est-ce à regretter ? Aristote, dans le premier chapitre de l'Éthique à Nicomaque, montre que le plus haut niveau de réflexion philosophique que l'on puisse avoir est celui qui concerne le politique. Alors, si c'est Aristote qui le dit...
jagla paul (dimanche, 03 juillet 2016 21:03)
Comparer la bétise avec la pluie est une idée de meridional,?
Prothais Gérard (jeudi, 30 juin 2016 08:57)
Bravo pour ce texte. C'est vrai que la bêtise peut être plus dérangeante que la pluie. Il n'existe pas de "parabêtise". J'ajoute qu'elle nous habite tous un petit peu. Il faut rester vigilant en la définissant clairement car parfois l'humour est pris, par certain, pour de la bêtise. J'espère que cela n'est pas mon cas. A bientôt.