Bercés doucement de mensonges flatteurs,
Les hommes somnolent en suaves rêves.
Gavés du poison qu’ils ingèrent sans trêve,
Ils sont assurés d’être grands novateurs.
Au nom du moderne, ils se croient inventeurs
Mais ont gaspillé chaque goute de sève.
Sombrant dans l’égout d’un monde qui s’achève,
Ils sont, fièrement, leurs propres castrateurs.
Ivres de croyances, avec un grand aplomb,
Ils suivent, en ordre, des discours félons,
Portés par l’élan d’abjectes rhétoriques.
Ayant piétiné jusqu’au dernier drapeau,
Vomi toutes leur consciences politiques,
Ils ne sont plus rien que flasques oripeaux.
J. Durier-Le Roux
Le 18 06 2015
2014
Edition Mélibée
392 pages
Pour Jean Durier-Le Roux, lors de son activité professionnelle, le plus grand moment de plaisir jubilatoire quotidien, c'était la cantine. Là, avec une demi-douzaine de galapiats de son espèce, il refaisait le monde. Et puis, la retraite est arrivée : plus de débats dialectiques passionnés. Alors, en toute humilité, il a décidé d'écrire ce qu'il aurait pu défendre véhémentement. Un nouveau problème s'est présenté. Jean Durier-Le Roux s'est souvenu du devoir de philosophie inhérent à la classe de terminale : « Peut-on penser par soi-même ». Il essaie. Ça, pour essayer, il essaie. Même, parfois, il a l'impression d'y arriver... Et là, son narcissisme s'en trouve revalorisé. De quoi se préoccupe-t-il ? A priori de n'importe quoi. Toutefois, il faut bien l'avouer, les sujets liés à la situation sociopolitique reviennent de façon récurrente. Est-ce à regretter ? Aristote, dans le premier chapitre de l'Éthique à Nicomaque, montre que le plus haut niveau de réflexion philosophique que l'on puisse avoir est celui qui concerne le politique. Alors, si c'est Aristote qui le dit...