Ils rampent, boueux, dans leurs propres ornières,
Croyant ressusciter un siècle qui n'est plus,
Ils ne sont créateurs que de vastes misères,
Pour eux toute avancée, tout progrès sont exclus.
Contorsions d'agonie d'un état moribond,
Ils ont les yeux remplis de lueurs fallacieuses,
D'images d'Epinal ou les roses "bonbon"
Etalent, sans goût, leurs épopées menteuses.
Ils croient encore aux aventures coloniales,
Où claque le drapeau de leur perversité,
Mais tout au fond de leur incurie abyssale,
Ne rayonne vraiment que leur médiocrité.
Ils sont encore au temps des grands maîtres de forges
Où, exclu des richesses, l'ouvrier trimait
Pour un patron imbu qui partout se rengorge,
Accaparant pour lui tous les fruits, tout les mets.
Alors, ils se prosternent en soumission vile
Devant leur hauts monarques, infâmes créanciers
En déversant, sur lui, leur bassesse servile,
N'étant que les laquais des plus grands financiers.
Mais ils n'ignorent pas, tout au moins les moins bêtes,
Que ce règne insensé un jour se finira.
Ils en sucent la chair jusqu'à la moindre arrête
Tant qu'il est toujours temps d'agir comme des rats.
Sachant s'accommoder de tout pamphlet caustique,
Tant qu'on ne touche pas à leurs petits profits,
Ils daignent supporter les rires sarcastiques.
Cela n'est que broutille dont ils feront fi.
Ils doivent dévoyer les trop vives ardeurs.
Leur rôle est d'endiguer toute rumeur profonde.
En semant l'effroi, brandissant la hideur,
Il leur faut réprimer la révolte qui gronde.
Et cela durera tant que, restant petits,
Les hommes végétant dans trop d'obéissance,
Accepteront encore d'être assujettis
En croyant impossible la moindre espérance.
Mais le jour où enfin, osant ouvrir les yeux,
Les peuples comprendront, sans rien qui les arrête,
Qu'ils peuvent décider et marcheront radieux,
Ne dressant plus le poing, ils lèveront la tête.
Quand les gens, plus instruits, ne croiront plus sans fin
Que leurs grands exploiteurs changeant leurs habitudes,
Puissent éradiquent la misère et la faim,
Ils n'attendront plus d'eux la moindre mansuétude.
Le règne des nantis n'est lié qu'à l'ignorance
Et seule l'instruction pourra un jour porter,
En chassant pour toujours l'ultime déchéance,
Le triomphe final d'une vraie liberté.
10 06 16
2014
Edition Mélibée
392 pages
Pour Jean Durier-Le Roux, lors de son activité professionnelle, le plus grand moment de plaisir jubilatoire quotidien, c'était la cantine. Là, avec une demi-douzaine de galapiats de son espèce, il refaisait le monde. Et puis, la retraite est arrivée : plus de débats dialectiques passionnés. Alors, en toute humilité, il a décidé d'écrire ce qu'il aurait pu défendre véhémentement. Un nouveau problème s'est présenté. Jean Durier-Le Roux s'est souvenu du devoir de philosophie inhérent à la classe de terminale : « Peut-on penser par soi-même ». Il essaie. Ça, pour essayer, il essaie. Même, parfois, il a l'impression d'y arriver... Et là, son narcissisme s'en trouve revalorisé. De quoi se préoccupe-t-il ? A priori de n'importe quoi. Toutefois, il faut bien l'avouer, les sujets liés à la situation sociopolitique reviennent de façon récurrente. Est-ce à regretter ? Aristote, dans le premier chapitre de l'Éthique à Nicomaque, montre que le plus haut niveau de réflexion philosophique que l'on puisse avoir est celui qui concerne le politique. Alors, si c'est Aristote qui le dit...
Rachida sodaigui (dimanche, 12 juin 2016 14:36)
Très beau poème
DELGOFFE (dimanche, 12 juin 2016 10:49)
Très actuel!