Ils sont nos sources de misère.
Ils trichent, mentent en accord.
Protégés par leur ministère,
Les politiques de tous bords
Imposent leur précieux décor.
Avec leur hauteur détestable,
Tous leurs choix sont irrévocables.
Sans notre avis, ils ont conclu
Mais, en sont-ils vraiment coupables?
C'est nous qui les avons élus.
Parés de leurs morgues austères,
Ils nous méprisent sans remords;
Servant les maîtres de la terre,
Ils nous spolient de plans retors.
En exigeant d'autres efforts,
Ils se prosternent, méprisables,
Devant l'argent et ses comptables
Pour qui tout espoir est exclu.
En quoi ceci est-ce exécrable?
C'est nous qui les avons élus.
Si, pour échapper à leurs guerres,
Nous décidions de notre sort,
Et que, ramant comme des frères,
Nous savions quel est notre port,
Peut-être serions nous plus forts.
En simples laquais méprisables,
Seuls leurs seigneurs sont vénérables.
A eux, leur zèle est dévolu,
Bavant pour leur être agréable.
C'est nous qui les avons élus.
Ô! Citoyens que tout accable!
Enfin, soyons-en donc capables!
Le dire n'est pas superflu.
Nous seuls en sommes responsables.
C'est nous qui les avons élus.
Jean Durier-Le Roux
19 07 2015
2014
Edition Mélibée
392 pages
Pour Jean Durier-Le Roux, lors de son activité professionnelle, le plus grand moment de plaisir jubilatoire quotidien, c'était la cantine. Là, avec une demi-douzaine de galapiats de son espèce, il refaisait le monde. Et puis, la retraite est arrivée : plus de débats dialectiques passionnés. Alors, en toute humilité, il a décidé d'écrire ce qu'il aurait pu défendre véhémentement. Un nouveau problème s'est présenté. Jean Durier-Le Roux s'est souvenu du devoir de philosophie inhérent à la classe de terminale : « Peut-on penser par soi-même ». Il essaie. Ça, pour essayer, il essaie. Même, parfois, il a l'impression d'y arriver... Et là, son narcissisme s'en trouve revalorisé. De quoi se préoccupe-t-il ? A priori de n'importe quoi. Toutefois, il faut bien l'avouer, les sujets liés à la situation sociopolitique reviennent de façon récurrente. Est-ce à regretter ? Aristote, dans le premier chapitre de l'Éthique à Nicomaque, montre que le plus haut niveau de réflexion philosophique que l'on puisse avoir est celui qui concerne le politique. Alors, si c'est Aristote qui le dit...