Il est assis sur son cul
Et moi sur mon fauteuil.
Il me regarde.
Je le regarde aussi.
Il penche la tête sur le côté.
Par jeu j'en fais de même.
Alors, il se dresse sur ses pattes
Et écrase sa poitrine contre le sol.
J'empoigne les bras de mon fauteuil
Et je me penche vers lui.
Il fait un petit bon de ses pattes avant
En reculant un peu.
Je sursaute sur mes ressorts
Et m'incline d'avantage.
Il lance un petit aboiement sec.
Pourquoi pas ; moi aussi
Il se précipite sur moi
Et me lèche le bout du nez.
Là, il ne faut peut-être pas exagérer.
Je m'abstiens, mais je ris.
Et je crois bien que lui aussi.
17 06 95
2014
Edition Mélibée
392 pages
Pour Jean Durier-Le Roux, lors de son activité professionnelle, le plus grand moment de plaisir jubilatoire quotidien, c'était la cantine. Là, avec une demi-douzaine de galapiats de son espèce, il refaisait le monde. Et puis, la retraite est arrivée : plus de débats dialectiques passionnés. Alors, en toute humilité, il a décidé d'écrire ce qu'il aurait pu défendre véhémentement. Un nouveau problème s'est présenté. Jean Durier-Le Roux s'est souvenu du devoir de philosophie inhérent à la classe de terminale : « Peut-on penser par soi-même ». Il essaie. Ça, pour essayer, il essaie. Même, parfois, il a l'impression d'y arriver... Et là, son narcissisme s'en trouve revalorisé. De quoi se préoccupe-t-il ? A priori de n'importe quoi. Toutefois, il faut bien l'avouer, les sujets liés à la situation sociopolitique reviennent de façon récurrente. Est-ce à regretter ? Aristote, dans le premier chapitre de l'Éthique à Nicomaque, montre que le plus haut niveau de réflexion philosophique que l'on puisse avoir est celui qui concerne le politique. Alors, si c'est Aristote qui le dit...