Il y a des moments
Où tout s'embrouille.
Encore que, non.
Si tout était embrouillé,
Ce serait simple.
Parce qu'il ne resterait
Rien
De pas embrouillé.
Et on saurait que tout
Est embrouillé.
Alors,
On pourrait se débrouiller.
Mais,
Là, c'est différent.
Il y a par-ci, par-là
Quelques petites choses
Qui ne sont pas embrouillées.
Hélas
On ne sait pas lesquelles:
Ce qui embrouille tout.
Comme les choses pas embrouillées
Sont embrouillées
Dans les embrouillées,
On peut croire que
Des pas embrouillées
Sont embrouillées
Et que des embrouillées
Ne sont pas embrouillées.
Et réciproquement.
Bien sûr nous laisserons
De côté
Les débrouillées,
Les réembrouillées,
Les désembrouillés,
Et les brouillées,
Qui sont embrouillées
Avec les embrouillées
Et les pas embrouillées.
C'est pourquoi quand je dis
"Il y a des moments où tout s'embrouille"
C'est faux.
Mais je le regrette.
06.04.95.
2014
Edition Mélibée
392 pages
Pour Jean Durier-Le Roux, lors de son activité professionnelle, le plus grand moment de plaisir jubilatoire quotidien, c'était la cantine. Là, avec une demi-douzaine de galapiats de son espèce, il refaisait le monde. Et puis, la retraite est arrivée : plus de débats dialectiques passionnés. Alors, en toute humilité, il a décidé d'écrire ce qu'il aurait pu défendre véhémentement. Un nouveau problème s'est présenté. Jean Durier-Le Roux s'est souvenu du devoir de philosophie inhérent à la classe de terminale : « Peut-on penser par soi-même ». Il essaie. Ça, pour essayer, il essaie. Même, parfois, il a l'impression d'y arriver... Et là, son narcissisme s'en trouve revalorisé. De quoi se préoccupe-t-il ? A priori de n'importe quoi. Toutefois, il faut bien l'avouer, les sujets liés à la situation sociopolitique reviennent de façon récurrente. Est-ce à regretter ? Aristote, dans le premier chapitre de l'Éthique à Nicomaque, montre que le plus haut niveau de réflexion philosophique que l'on puisse avoir est celui qui concerne le politique. Alors, si c'est Aristote qui le dit...