Ebouriffée dans ses jambages,
La grenouille saute du bord de l’eau.
Elle a gardé, en bagage,
La lune en son dernier halo
La belle avait fait son ménage
Du buste roturier d’un vieux crapaud;
Et laissant là tout présage,
Elle est partie sans oripeaux.
Des autres, elle suit le langage
En oubliant ainsi son marigot
Elle est partie, est-ce sage?
Pour s’installer sous des fagots.
Elle a gardé en héritage
Les taches d’or qui chantaient son dos;
Et mange, au coeur, sans partage
L’humide ivresse des badauds.
Où t’en vas-tu, sans équipage?
Grenouillette reviendras-tu tantôt?
Est-ce un seul enfantillage?
Ou fuis-tu comme les bateaux?
22/11/97
2014
Edition Mélibée
392 pages
Pour Jean Durier-Le Roux, lors de son activité professionnelle, le plus grand moment de plaisir jubilatoire quotidien, c'était la cantine. Là, avec une demi-douzaine de galapiats de son espèce, il refaisait le monde. Et puis, la retraite est arrivée : plus de débats dialectiques passionnés. Alors, en toute humilité, il a décidé d'écrire ce qu'il aurait pu défendre véhémentement. Un nouveau problème s'est présenté. Jean Durier-Le Roux s'est souvenu du devoir de philosophie inhérent à la classe de terminale : « Peut-on penser par soi-même ». Il essaie. Ça, pour essayer, il essaie. Même, parfois, il a l'impression d'y arriver... Et là, son narcissisme s'en trouve revalorisé. De quoi se préoccupe-t-il ? A priori de n'importe quoi. Toutefois, il faut bien l'avouer, les sujets liés à la situation sociopolitique reviennent de façon récurrente. Est-ce à regretter ? Aristote, dans le premier chapitre de l'Éthique à Nicomaque, montre que le plus haut niveau de réflexion philosophique que l'on puisse avoir est celui qui concerne le politique. Alors, si c'est Aristote qui le dit...