Il ne refleurira plus
Le lilas.
Une fois, déjà,
Il est passé.
Et maintenant,
Son souvenir
Embaume
Les bonheurs
Trépassés.
Plus de plaisir,
Dans le jardin.
Plus de confuse
Lascivité.
Le souvenir est un jeu
Qui masque dans l’esprit
Le parfum dispersé
Des ombres bleues
De l’oubli.
Dimanche après-midi,
Jeux, joies, cris;
Dimanche s’attardant,
Emois multipliés
Et retenus,
Et vaguement
Savourés
Et inatrapés,
Tu ne reviendras plus.
Il ne refleurira plus,
Le lilas.
Les hampes sont fanées,
Brunâtres au bout des tiges.
Les feuilles ont chut.
Et les branches glacées
Envolent vers le ciel
Le regret attardé
Des lilas éperdus.
16/11/97
2014
Edition Mélibée
392 pages
Pour Jean Durier-Le Roux, lors de son activité professionnelle, le plus grand moment de plaisir jubilatoire quotidien, c'était la cantine. Là, avec une demi-douzaine de galapiats de son espèce, il refaisait le monde. Et puis, la retraite est arrivée : plus de débats dialectiques passionnés. Alors, en toute humilité, il a décidé d'écrire ce qu'il aurait pu défendre véhémentement. Un nouveau problème s'est présenté. Jean Durier-Le Roux s'est souvenu du devoir de philosophie inhérent à la classe de terminale : « Peut-on penser par soi-même ». Il essaie. Ça, pour essayer, il essaie. Même, parfois, il a l'impression d'y arriver... Et là, son narcissisme s'en trouve revalorisé. De quoi se préoccupe-t-il ? A priori de n'importe quoi. Toutefois, il faut bien l'avouer, les sujets liés à la situation sociopolitique reviennent de façon récurrente. Est-ce à regretter ? Aristote, dans le premier chapitre de l'Éthique à Nicomaque, montre que le plus haut niveau de réflexion philosophique que l'on puisse avoir est celui qui concerne le politique. Alors, si c'est Aristote qui le dit...