Pauvre papillon qui s'est brûlé les ailes
A la flamme qui l'attirait,
Tu es d'une banalité,
D'une mièvrerie,
D'une bêtise sans nom.
Tu es un "cliché"
Défraîchi, démodé, usé.
Tu es petit.
Tu aurais été
Ce grand niais d'Icare,
Fondant ses ailes au soleil trop convoité...
On t'aurait admiré,
On aurait sur ton nom bâti une légende,
Un mythe.
Tu serais entré dans l'histoire;
Et la conscience commune du genre humain.
Mais, que veux-tu, il n'y a pas de justice.
Remarque qu'au moins,
On t'oublie;
On te trouve sans imagination:
C'est tout.
Mais songe à celui
Qui s'est brûlé le cœur
A la glace des étoiles
Et qui, aspiré par une envolée plus grande,
Perdu dans les galaxies nues,
A cru atteindre au sommet de l'espérance;
Lui qui n'est plus que glace
Et erre vers les confins de l'univers...
C'est pire.
Lui, on ne le croit pas.
Et si, criant du fond des temps,
Il envoie
Son chant de désarroi au bonheur ébloui,
On hausse les épaules,
Et même, parfois,
On rit.
09/07/97
Pour Jean Durier-Le Roux, lors de son activité professionnelle, le plus grand moment de plaisir jubilatoire quotidien, c'était la cantine. Là, avec une demi-douzaine de galapiats de son espèce, il refaisait le monde. Et puis, la retraite est arrivée : plus de débats dialectiques passionnés. Alors, en toute humilité, il a décidé d'écrire ce qu'il aurait pu défendre véhémentement. Un nouveau problème s'est présenté. Jean Durier-Le Roux s'est souvenu du devoir de philosophie inhérent à la classe de terminale : « Peut-on penser par soi-même ». Il essaie. Ça, pour essayer, il essaie. Même, parfois, il a l'impression d'y arriver... Et là, son narcissisme s'en trouve revalorisé. De quoi se préoccupe-t-il ? A priori de n'importe quoi. Toutefois, il faut bien l'avouer, les sujets liés à la situation sociopolitique reviennent de façon récurrente. Est-ce à regretter ? Aristote, dans le premier chapitre de l'Éthique à Nicomaque, montre que le plus haut niveau de réflexion philosophique que l'on puisse avoir est celui qui concerne le politique. Alors, si c'est Aristote qui le dit...