Tu songes trop belle pour les amoureux;
Tu aimes trop et trop fière pour eux.
Ta langue trop riche éblouit notre oreille
Et nous émerveille.
Tu chantes la vie et tous ses verts parfums;
Tu clames pour tous un désir sans fin;
Et les larmes qu'ainsi tu devras verser
Seront dispersées.
Emoi passionné des jardins et des roses,
Ardente ferveur où ton esprit repose,
Flûtes et lyres, que souvent tu accordes,
De ton cœur débordent.
Mais ta pensée si preste impose ta fuite;
Aux monts de Sicile tu diras la suite.
Alors, les jaloux qui, ta grandeur, envient
Poursuivent ta vie.
On dit que plus tard, de trop d'amour brisée,
Tu te jetteras dans la mer irisée
Retrouvant ainsi, loin des regrets amers,
L'éternel éther.
18/07/97
2014
Edition Mélibée
392 pages
Pour Jean Durier-Le Roux, lors de son activité professionnelle, le plus grand moment de plaisir jubilatoire quotidien, c'était la cantine. Là, avec une demi-douzaine de galapiats de son espèce, il refaisait le monde. Et puis, la retraite est arrivée : plus de débats dialectiques passionnés. Alors, en toute humilité, il a décidé d'écrire ce qu'il aurait pu défendre véhémentement. Un nouveau problème s'est présenté. Jean Durier-Le Roux s'est souvenu du devoir de philosophie inhérent à la classe de terminale : « Peut-on penser par soi-même ». Il essaie. Ça, pour essayer, il essaie. Même, parfois, il a l'impression d'y arriver... Et là, son narcissisme s'en trouve revalorisé. De quoi se préoccupe-t-il ? A priori de n'importe quoi. Toutefois, il faut bien l'avouer, les sujets liés à la situation sociopolitique reviennent de façon récurrente. Est-ce à regretter ? Aristote, dans le premier chapitre de l'Éthique à Nicomaque, montre que le plus haut niveau de réflexion philosophique que l'on puisse avoir est celui qui concerne le politique. Alors, si c'est Aristote qui le dit...