Tu es revenue,
Nuit d'angoisse et de détresse ;
Nuit pulvérulente
De lune trop pleine.
Ton abandon te poussait vers l'oubli...
Mais te voilà.
Pourquoi submerger,
Nocturne étoilure de projets et d'angoisse,
Les rêves de déception?
Pourquoi procurer d'enthousiastes images,
Pour laisser triompher les souvenirs d'espoirs
En remugles désenchantés.
Fenêtre ouverte.
Nuit d'été.
Criquets en fanfares aux chamailles pointues.
Ballet affairé des chauves-souris.
Chuintement sourd du ruisseau pas encore tari.
Reste du jour des herbes chaudes
En vent de tiédeur amollie.
La hulotte crie et le duc pleure ;
Et le lérot chahute dans la charpente.
Le temps passe.
La certitude d'aboutissement
S'accroche
A un débris inabouti de certitude
Le monde dort.
Cassiopée poursuit l'Ourse.
Le dormeur rêve.
Il rêve que demain,
Il rêvera encore.
Mais, l'éveillé songe.
Il songe que demain il bâtira encore
Des songes de rêves enfuis;
30-05-99
2014
Edition Mélibée
392 pages
Pour Jean Durier-Le Roux, lors de son activité professionnelle, le plus grand moment de plaisir jubilatoire quotidien, c'était la cantine. Là, avec une demi-douzaine de galapiats de son espèce, il refaisait le monde. Et puis, la retraite est arrivée : plus de débats dialectiques passionnés. Alors, en toute humilité, il a décidé d'écrire ce qu'il aurait pu défendre véhémentement. Un nouveau problème s'est présenté. Jean Durier-Le Roux s'est souvenu du devoir de philosophie inhérent à la classe de terminale : « Peut-on penser par soi-même ». Il essaie. Ça, pour essayer, il essaie. Même, parfois, il a l'impression d'y arriver... Et là, son narcissisme s'en trouve revalorisé. De quoi se préoccupe-t-il ? A priori de n'importe quoi. Toutefois, il faut bien l'avouer, les sujets liés à la situation sociopolitique reviennent de façon récurrente. Est-ce à regretter ? Aristote, dans le premier chapitre de l'Éthique à Nicomaque, montre que le plus haut niveau de réflexion philosophique que l'on puisse avoir est celui qui concerne le politique. Alors, si c'est Aristote qui le dit...