Des idées viennent.
Elles viennent même
En masse.
En permanence.
Mais elles ne s'arrêtent pas.
Elles repartent aussitôt.
Elles ne font que passer.
Celles qui partent
Et celles qui arrivent
Devraient s'entrechoquer,
Et,
Au moins momentanément,
S'immobiliser :
Un peu étourdies.
Ce qui permettrait,
Peut-être, de les répertorier.
Pensez donc !
Même pas.
Elles vont, elles viennent;
Elles se saluent,
Elles se contredisent,
Elles se congratulent,
Elles se bousculent,
Elles se grimacent ...
Un vrai champ de foire.
Comment voulez que je m'y retrouve ?
J'aurais bien une idée, mais ...
Non.
Cela en ferait une de plus ;
II y en a déjà assez comme ça.
30/07/96
2014
Edition Mélibée
392 pages
Pour Jean Durier-Le Roux, lors de son activité professionnelle, le plus grand moment de plaisir jubilatoire quotidien, c'était la cantine. Là, avec une demi-douzaine de galapiats de son espèce, il refaisait le monde. Et puis, la retraite est arrivée : plus de débats dialectiques passionnés. Alors, en toute humilité, il a décidé d'écrire ce qu'il aurait pu défendre véhémentement. Un nouveau problème s'est présenté. Jean Durier-Le Roux s'est souvenu du devoir de philosophie inhérent à la classe de terminale : « Peut-on penser par soi-même ». Il essaie. Ça, pour essayer, il essaie. Même, parfois, il a l'impression d'y arriver... Et là, son narcissisme s'en trouve revalorisé. De quoi se préoccupe-t-il ? A priori de n'importe quoi. Toutefois, il faut bien l'avouer, les sujets liés à la situation sociopolitique reviennent de façon récurrente. Est-ce à regretter ? Aristote, dans le premier chapitre de l'Éthique à Nicomaque, montre que le plus haut niveau de réflexion philosophique que l'on puisse avoir est celui qui concerne le politique. Alors, si c'est Aristote qui le dit...