Issu du brasier d'origine première,
Traçant de son feu les vides inconçus
Et l’opacité des brumes sidérales,
Un fauve regard de farouche fierté
Grandit en perçant, de lueur illicite,
Les brumes glacées de l’impavide espace.
La course éperdue aux vitesses cosmiques
Dévale les champs d’éther amoncelé.
Ses droites courbures hélicoïdales
Traversent les tas, les amas les trous noirs
Et forent l’espace en folle rectitude,
Jetant des élans dressés en trajectoires.
Le cri de la soie que, sans fin on déchire
S'étire le long du trajet aspiré.
Lisse, le fracas, au frottement du vide,
Expanse en croissant sa puissance infinie,
Tonnant sa venue toujours plus conquérante
Du vaste silence du chant des étoiles.
Toujours Plus présent, le regard s'agrandit.
Enflant sans retour sa présence profonde,
Nourri des obscures lumières gardées,
Il jette l’éclair des fulgurances sombres
Hurlant son mutisme il gravit des clartés
Vers d’insoupçonnées nouvelles magnitudes.
Il est en tous lieux et il s’approche encore.
Il emplit la nuit. Le jour le cristallise.
Il est dans les eaux. Dans l'air il est aussi.
Il est dans le roc. Le métal le reflète.
Il sourd hors des murs ; il est de toute, essence.
Il n’est plus un écran où il ne soit devant.
Regard, ton éclat de liquide chaleur
Engouffre l’espoir de l’ensemble du monde.
Tu es un réceptacle de toute attirance,
Et, envahissant, tu imposes ton être.
Dépasse le seuil des distances restantes
Pour tout engloutir d'un éblouissement.
21 01 00
2014
Edition Mélibée
392 pages
Pour Jean Durier-Le Roux, lors de son activité professionnelle, le plus grand moment de plaisir jubilatoire quotidien, c'était la cantine. Là, avec une demi-douzaine de galapiats de son espèce, il refaisait le monde. Et puis, la retraite est arrivée : plus de débats dialectiques passionnés. Alors, en toute humilité, il a décidé d'écrire ce qu'il aurait pu défendre véhémentement. Un nouveau problème s'est présenté. Jean Durier-Le Roux s'est souvenu du devoir de philosophie inhérent à la classe de terminale : « Peut-on penser par soi-même ». Il essaie. Ça, pour essayer, il essaie. Même, parfois, il a l'impression d'y arriver... Et là, son narcissisme s'en trouve revalorisé. De quoi se préoccupe-t-il ? A priori de n'importe quoi. Toutefois, il faut bien l'avouer, les sujets liés à la situation sociopolitique reviennent de façon récurrente. Est-ce à regretter ? Aristote, dans le premier chapitre de l'Éthique à Nicomaque, montre que le plus haut niveau de réflexion philosophique que l'on puisse avoir est celui qui concerne le politique. Alors, si c'est Aristote qui le dit...