J'ai du découvrir le théâtre en fin d'école primaire. Je ne sais plus trop; peut être au CM1 mais c'est sûr au CM2. Le maître nous faisait jouer de petites scènes et j'aimais ça. Plus tard, au cours complémentaire, nous apprenions des scènes des grands classiques et nous les jouions devant les copains de la classe. Les autres râlaient devant la perspective de devoir apprendre les textes. Moi, non. Au contraire, je jubilais.
Plus tard, j'ai hanté les troupes d'école ou d'université et j'ai même intégré des troupes semi professionnelles. J'aurais aimé être comédien. Mais, quand mon père m'a dit d'une façon sèche: ouais, bah apprends déjà un vrai métier, je n'ai pas trop insisté.
Un jour, j'ai été embauché comme aide éclairagiste (je changeais des ampoules) mais là, j'ai découvert le vrai théâtre: la mise en scène. Metteur en scène, c'est bien mieux que comédien. Vu mon âge avancé, il y a longtemps que j'ai compris que je ne serai jamais ni comédien ni metteur en scène. En revanche, ce que je peux faire, tout seul, chez moi, c'est en écrire du théâtre. Alors, je ne m'en prive pas.
A quoi ressemble-t-il mon théâtre? Ce n'est pas du théâtre de boulevard. J'aime le bon vaudeville, mais je ne sais pas le faire. Non! Je veux exprimer quelque chose. Mes maîtres favoris sont: Aristophane, Shakespeare, Molière, Brecht, Ionesco ou Beckett et quelques autres. Alors, de temps à autre, je leur pique leurs idées.
2014
Edition Mélibée
392 pages
Pour Jean Durier-Le Roux, lors de son activité professionnelle, le plus grand moment de plaisir jubilatoire quotidien, c'était la cantine. Là, avec une demi-douzaine de galapiats de son espèce, il refaisait le monde. Et puis, la retraite est arrivée : plus de débats dialectiques passionnés. Alors, en toute humilité, il a décidé d'écrire ce qu'il aurait pu défendre véhémentement. Un nouveau problème s'est présenté. Jean Durier-Le Roux s'est souvenu du devoir de philosophie inhérent à la classe de terminale : « Peut-on penser par soi-même ». Il essaie. Ça, pour essayer, il essaie. Même, parfois, il a l'impression d'y arriver... Et là, son narcissisme s'en trouve revalorisé. De quoi se préoccupe-t-il ? A priori de n'importe quoi. Toutefois, il faut bien l'avouer, les sujets liés à la situation sociopolitique reviennent de façon récurrente. Est-ce à regretter ? Aristote, dans le premier chapitre de l'Éthique à Nicomaque, montre que le plus haut niveau de réflexion philosophique que l'on puisse avoir est celui qui concerne le politique. Alors, si c'est Aristote qui le dit...