JOJO: - Tu l'as vu? Tu l'as vu? Tu l'as vu?
BEBERT: - Ben oui! Ben oui! Ben oui!
JOJO: - Qui c'est? Qui c'est? Qui c'est?
BEBERT: - Je sais pas. Je sais pas. Je sais pas.
JOJO: - Pourtant... Pourtant... Pourtant...
BEBERT: - Pourtant quoi? Pourtant quoi? Pourtant quoi?
JOJO: - Tu avais dit... Tu avais dit... tu avais dit...
BEBERT: - J'ai rien dit. J'ai rien dit. J'ai rien dit.
JOJO: - Comment ça? Comment ça? Comment ça?
BEBERT: - C'est toi qui devait regarder. C'est toi qui devais regarder. C'est toi qui devais regarder.
JOJO: - Mais non! Mais non! Mais non!
BEBERT: - Mais si! Mais si! Mais si.
JOJO: - Moi je vois mal.
BEBERT: - Moi je vois mal?
JOJO: - Moi je vois mal. C'est pour ça, c'est pour ça, c'est pour ça.
BEBERT: - C'est pour ça quoi? C'est pour ça quoi? C'est pour ça quoi?
JOJO: - C'est pour ça que c'est pas moi. C'est pour ça que c'est pas moi. C'est pour ça que c'est pas moi.
BEBERT: - Et alors? Et alors?
JOJO: - Et alors, Je te demande, je te demande, je te demande,
BEBERT: - Et je te réponds, et je te réponds, et je te réponds.
JOJO: - Ah! Elle est belle! Ah! Elle est belle! Ah elle est belle.
BEBERT: - Qui ça? Qui ça? Qui ça?
JOJO: - Toi, toi, toi.
BEBERT: - Oh l'hypocrite! Oh l'hypocrite! Oh l'hypocrite!
JOJO: - Absolument pas. Absolument pas. Absolument pas.
BEBERT: - Et pourquoi elle est belle? Et pourquoi elle est belle? Et pourquoi elle est belle?
JOJO: - Je te dis : «Tu las vu"? Je te dis : «Tu l'as vu"? Je te dis : «Tu l'as vu"?
BEBERT: - Oui, oui, oui.
JOJO: - Tu me dis oui. Tu me dis oui. Tu me dis oui.
BEBERT: - C'est vrai; c'est vrai.
JOJO: - C'est vrais, mais tu ne sais pas qui c'est. Mais tu ne sais pas qui c'est. Mais tu ne sais pas qui c'est.
BEBERT: - Voilà, voilà, voilà.
JOJO: - Donc, tu n'as rien vu. Donc, tu n'as rien vu. Donc tu n'as rien vu.
BEBERT: - La queue de son cheval balayait la rosée. La queue de son cheval balayait la rosée.
JOJO: - La queue de son cheval balayait la rosée. Et à qui était-elle, cette queue? Et à qui était-elle cette queue? Et à qui était-elle cette queue?
BEBERT: - Au cheval. Au cheval. Au cheval.
JOJO: - Et à qui était le cheval? Et à qui était le cheval? Et à qui était le cheval?
BEBERT: - A lui. A lui. A lui.
JOJO: - Qui ça lui? Qui ça lui? Qui ça lui?
BEBERT: - Celui qui est parti. Celui qui est parti. Celui qui est parti.
JOJO: - Et qui est celui qui est parti? Et qui est celui qui est parti? Et qui est celui qui est parti?
BEBERT: - Celui qui n'est plus là.
JOJO: - Celui qui n'est plus là?
BEBERT: - Celui qui n'est plus là.
JOJO: - Et qui est celui qui n'est plus là? Et qui est celui qui n'est plus là? Et qui est celui qui n'est plus là?
BEBERT: - Celui de qui la queue du cheval...
JOJO: - Balayait la rosée. Celui de qui la queue du cheval...
BEBERT: - Balayait la rosée. Celui de qui la queue du cheval...
LES DEUX:- Balayait la rosée.
JOJO: - Et autrement? Et autrement? Et autrement?
BEBERT: - Autrement, rien. Autrement, rien. Autrement, rien.
JOJO: - Donc résumons.
BEBERT: - Donc résumons.
LES DEUX:- Donc résumons.
JOJO: - Tu ne l'as pas vu? Tu ne l'as pas vu? Tu ne l'as pas vu?
BEBERT: - Si, je l'ai vu! Si je l'ai vu! Si je l'ai vu.
JOJO: - Mais tu ne l'as pas reconnu. Mais tu ne l'as pas reconnu. Mais tu ne l'as pas reconnu.
BEBERT: - Je ne l'ai pas reconnu. Je ne l'ai pas reconnu. Je ne l'ai pas reconnu.
JOJO: - Et à quoi reconnais-tu que tu ne l'as pas reconnu? Et à quoi reconnais-tu que tu ne l'as pas reconnu? Et à quoi reconnais-tu que tu ne l'as pas reconnu?
BEBERT: - A la queue de son cheval... A la queue de son cheval... A la queue de son cheval...
JOJO: - Qui balayait la rosée?
BEBERT: - Qui balayait la rosée, qui balayait la rosée.
JOJO: - Tu crois qu'il va revenir, hein? Tu crois qu'il va revenir, hein? Tu crois qu'il va revenir, hein?
BEBERT: - Sans doute, sans doute, sans doute.
JOJO: - Pourquoi sans doute? Pourquoi sans doute? Pourquoi sans doute?
BEBERT: - Il faudra bien qu'il rentre gîter.
JOJO: - Il faudra bien qu'il rentre gîter?
BEBERT: - Il faudra bien qu'il rentre gîter.
JOJO: - Et s'il gîte ailleurs? Et s'il gîte ailleurs? Et s'il gîte ailleurs
BEBERT: - Et le foin pour le cheval? Et le foin pour le cheval? Et le foin pour le cheval?
JOJO: - Les talus sont couverts de panais.
BEBERT: - Les talus sont couverts de panais. Les talus sont couverts de panais. Certes, certes, certes.
JOJO: - Tu vois, tu vois, tu vois.
BEBERT: - Pourquoi dis-tu: "Tu vois, tu vois, tu vois", comme ça? Pourquoi dis-tu "Tu vois, tu vois, tu vois", comme ça? Pourquoi dis-tu: "Tu vois, tu vois, tu vois", comme ça?
JOJO: - Pour rien. Pour rien. Pour rien.
BEBERT: - Ah! Bon. Ah! Bon. Ah! Bon.
JOJO: - Voila, voila.
BEBERT: - Voila.
JOJO: - Alors, on ne saura pas qui c'est. Alors, on ne saura pas qui c'est. Alors, on ne saura pas qui c'est.
BEBERT: - Mais si! Mais si! Mais si!
JOJO: - Pourquoi? Pourquoi? Pourquoi?
BEBERT: - On sait toujours.
JOJO: - On sait toujours?
BEBERT: - On sait toujours.
JOJO: - Toujours quoi?
BEBERT: - Toujours quoi?
JOJO: - Toujours quoi?
BEBERT: - Toujours tout.
JOJO: - Toujours tout?
BEBERT: - Toujours tout.
JOJO: - Tu es sûr? Tu es sûr? Tu es sûr?
BEBERT: - Je suis sûr, je suis sûr, je suis sûr.
JOJO: - Sûr, sûr, sûr; sûr, sûr, sûr; sûr, sûr, sûr?
BEBERT: - Sûr, sûr, sûr; sûr, sûr, sûr; sûr, sûr, sûr.
JOJO: - Et comment es-tu sûr? Et comment es-tu sûr? Et comment es-tu sûr?
BEBERT: - Question de temps. Question de temps. Question de temps.
JOJO: - De temps c'est sûr.
BEBERT: - De temps c'est sûr.
JOJO: - De temps c'est sûr.
BEBERT: - Et de patience.
JOJO: - Et de patience.
BEBERT: - Et de patience.
JOJO: - Alors patientons.
BEBERT: - Alors patientons.
LES DEUX: - Alors patientons.
JOJO: - Demain, peut-être.
BEBERT: - Demain, peut-être.
JOJO: - Demain, peut-être. Mais peut-être avant. Mais peut-être avant.
BEBERT: - Mais peut-être avant. Ou après. Ou après.
JOJO: - Ou après. On ne sait pas. On ne sait pas. on ne sait pas.
BEBERT: - On ne sait pas. On ne sait pas. On ne sait pas.
JOJO: - Alors, attendons. Alors attendons.
BEBERT: - Alors attendons. Calmement.
JOJO: - Calmement. Calmement.
BEBERT: - Mais, dis moi. Mais, dis moi. Mais, dis moi. Pourquoi veux-tu savoir? Pourquoi veux-tu avoir? Pourquoi veux-tu savoir?
JOJO: - Pourquoi je veux savoir? Pourquoi je veux savoir? Pourquoi je veux savoir?
BEBERT: - Oui, pourquoi tu veux savoir; oui, pourquoi tu veux savoir; oui, pourquoi tu veux savoir.
JOJO: - Savoir qui est parti? Savoir qui est parti? Savoir qui est parti?
BEBERT: - Oui, savoir qui est parti. Oui, savoir qui est parti. Oui, savoir qui est parti.
JOJO: - Et dont la queue du cheval balayait la rosée? Et dont la queue du cheval balayait la rosée? Et dont la queue du cheval balayait la rosée?
BEBERT: - Oui, voila. Oui, voila. Oui, voila.
JOJO: - Tu n'as pas compris? Tu n'as pas compris? tu n'as pas compris
BEBERT: - Rien de rien de rien; rien de rien de rien; rien de rien de rien.
JOJO: - Et bien, je voudrais savoir; et bien je voudrais savoir; et bien je voudrais savoir...
BEBERT: - Quelle attente! Quelle attente! Quelle attente!
JOJO: - Qui est parti, qui est parti,
BEBERT: - Qui est parti...
JOJO: - En laissant...
BEBERT: - En laissant, en laissant...
JOJO: - Ouverte la porte de l'écurie.
25/03/97
2014
Edition Mélibée
392 pages
Pour Jean Durier-Le Roux, lors de son activité professionnelle, le plus grand moment de plaisir jubilatoire quotidien, c'était la cantine. Là, avec une demi-douzaine de galapiats de son espèce, il refaisait le monde. Et puis, la retraite est arrivée : plus de débats dialectiques passionnés. Alors, en toute humilité, il a décidé d'écrire ce qu'il aurait pu défendre véhémentement. Un nouveau problème s'est présenté. Jean Durier-Le Roux s'est souvenu du devoir de philosophie inhérent à la classe de terminale : « Peut-on penser par soi-même ». Il essaie. Ça, pour essayer, il essaie. Même, parfois, il a l'impression d'y arriver... Et là, son narcissisme s'en trouve revalorisé. De quoi se préoccupe-t-il ? A priori de n'importe quoi. Toutefois, il faut bien l'avouer, les sujets liés à la situation sociopolitique reviennent de façon récurrente. Est-ce à regretter ? Aristote, dans le premier chapitre de l'Éthique à Nicomaque, montre que le plus haut niveau de réflexion philosophique que l'on puisse avoir est celui qui concerne le politique. Alors, si c'est Aristote qui le dit...