Le libéralisme... Drôle de mot.
Libéralisme, quel drôle de mot. D’abord, il contient la notion de libre, de liberté. Donc on a forcément un préjuger favorable et c’est normal. Les choses se font de façon libérale, de façon libre. C’est agréable de se sentir libre ; c’est agréable la liberté.
Alors, on applique ce qualificatif à un substantif : économie. Ce qui est libre, c’est l’économie. Elle fait ce qu’elle veut l’économie. Elle est très heureuse l’économie. Personne ne va l’entraver.
Je ne sais pas pourquoi, mais cette idée provoque des tempêtes. Il y a les zélateurs et les détracteurs. C’est curieux, ça. Au nom de la liberté, certains souhaitent que l’économie agisse librement, qu’elle s’auto régule, que la nature retrouve ses équilibres et que les lois régissant le rapport des forces de la vie de la planète se contrebalancent harmonieusement. Mais, d’autres, dans le même temps s’y opposent farouchement. Ils ne veulent pas que la nature soit respectée.
Et pour d’autres notions, se pose-t-on la question ?
Oui ! La justice libérale. On n’intervient pas par des lois étatiques. On laisse les choses s’auto réguler. Les tueurs tuent, les voleurs volent ; mais on n’intervient pas. Les volés se défendent. Les tués… Non. Mais, leurs proches. On attrape qui on peut, librement, et on lynche librement aussi.
Ou bien, l’enseignement libéral. On n’intervient pas. Les enfants livrés à eux-mêmes découvrent ce qu’ils peuvent: Ce que leurs proches peuvent leur enseigner. Les gens instruits transmettent leur instruction à leurs enfants. Les autres transmettent leur inculture aux leurs. Chacun agit selon ses possibilités. La liberté n’est pas entravée.
Ou bien encore, la santé. L’état n’intervient pas. Personne n’intervient. Ceux qui sont de solide constitution, bien nourris, bien chauffés, bien abrités survivront et les mal venus, les faibles, les chétifs mourront. Ce n’est que ce que Darwin décrit. Il appelle cela la sélection naturelle. Et cela est tout à fait bien venu. Seuls les forts pourront se nourrir et se reproduire et les autres disparaîtront. C’est la Nature. A ce titre, il est à noter qu’à certaines époques, des gens ont soutenu cette idée. Les inférieurs doivent disparaître au profit des supérieurs et si la nature tarde, il faut l’aider.
L’économie, c’est pareil. Les forts réussiront et les faibles disparaîtront naturellement.
C’est un drôle de mot "libéralisme".
27 janvier 2006
2014
Edition Mélibée
392 pages
Pour Jean Durier-Le Roux, lors de son activité professionnelle, le plus grand moment de plaisir jubilatoire quotidien, c'était la cantine. Là, avec une demi-douzaine de galapiats de son espèce, il refaisait le monde. Et puis, la retraite est arrivée : plus de débats dialectiques passionnés. Alors, en toute humilité, il a décidé d'écrire ce qu'il aurait pu défendre véhémentement. Un nouveau problème s'est présenté. Jean Durier-Le Roux s'est souvenu du devoir de philosophie inhérent à la classe de terminale : « Peut-on penser par soi-même ». Il essaie. Ça, pour essayer, il essaie. Même, parfois, il a l'impression d'y arriver... Et là, son narcissisme s'en trouve revalorisé. De quoi se préoccupe-t-il ? A priori de n'importe quoi. Toutefois, il faut bien l'avouer, les sujets liés à la situation sociopolitique reviennent de façon récurrente. Est-ce à regretter ? Aristote, dans le premier chapitre de l'Éthique à Nicomaque, montre que le plus haut niveau de réflexion philosophique que l'on puisse avoir est celui qui concerne le politique. Alors, si c'est Aristote qui le dit...